lundi 12 novembre 2012
ouf,ça déménage !
Après plus de dix jours sans avoir pu mettre un pied dans notre ancien atelier,
nous avons pu prendre aujourd'hui avec soulagement tous les cartons que nous avions préparés auparavant.
Seulement après avoir rempli quelques modiques formalités de "circonstance". En effet, seule la dizaine de personnes qui avaient eu la chance d'être inscrite sur une liste pouvaient pénétrer dans les lieux sous présentation de pièces d'identités sous l’œil attentif et cordial des invités (huissiers, policiers, hommes de la sécurité, ouvriers de la cus) tous parfaits dans leurs rôles. Nous étions bien escortés.
En tout les cas, nous sommes soulagées d'avoir pu enfin commencer notre déménagement et d'avoir amené les cartons jusqu'à l'atelier du rempart où nous avons retrouvé les mêmes électriciens qui avaient travaillé d'arrache-pied dans les locaux de l'ancien centre de tri de schiltigheim.
La semaine prochaine on continue donc, après une petite escale au salon du livre indépendant de Genève au monstre festival,
ça va être monstre bien.
à bientôt.
Et encore merci à tout les déménageurs et les déménageuses, aux copains qui sont venus au dernier moment nous prêter main forte. Sans vous on y serait encore à la lampe torche....
dimanche 11 novembre 2012
schilick "infos"
-->
Monsieur le Maire de Schiltigheim,
Lors de la fausse inauguration du
Centre de tri, vous êtes venu saluer des gens que vous ne connaissez
pas, comme vous le faites plusieurs fois par jour depuis que vous
êtes entré en politique. Vous en avez profité pour vous démarquer
de la CUS, en disant combien vous étiez heureux qu’elle se décide
enfin à faire quelque chose de ce bâtiment. Vous avez appris ce
jour que l’implantation de Papier Gâchette au centre de tri était
déjà en discussion, l’objet de notre événement étant d’élargir
cette mise à disposition à d’autres projets afin d’y développer
une dynamique forte de partage de savoirs et de mutualisation
d’outils.
Des représentants de ces différents
projets ont été reçus par vos adjointes à la culture et à
l’urbanisme le 6 juin 2012. Dès cette date, vous ne pouviez pas
ignorer que l’imprimerie Papier Gâchette allait être relogée au
Centre de Tri, et que d’importants travaux allaient être engagés.
Qu’est ce qui explique alors que vous ayez attendu que ces travaux
soient achevés pour vous opposer à cette installation ?
Tout le monde a rapidement compris
qu’il s’agit de querelles politiques qui n’ont que peu à voir
avec notre activité. Evidemment, cela est difficile à assumer,
aussi avez-vous fait le choix de nous charger de tous les maux afin
de vous dépêtrer de la situation que vous aviez vous-même créée.
Jusqu’ici, nous n’avions pas jugé nécessaire de répondre à
ces accusations grotesques. Mais ce que vous écrivez dans votre
organe de propagande officielle va un peu trop loin pour que nous
nous taisions d’avantage. Nous allons donc nous permettre de
reprendre point par point ce que vous affirmez, afin de rétablir un
peu de vérité.
1. « ma stupéfaction a donc
été totale lorsque j’ai appris incidemment que la Communauté
Urbaine de Strasbourg avait pour projet, sans en avertir la Ville de
Schiltigheim, d’installer de nouveaux squatters rue du Chêne, dans
les locaux de l’ancien centre de tri postal »
La CUS n’avait pas l’intention
d’installer de nouveaux squatters rue du chêne étant donné que
nous aurions été liés par un contrat de location. Par définition, une ville n'installe pas des squatters. Ils le font eux même et c'est bien ça qui froisse.
2. paragraphes 4 et 5 : En
2007, la CUS a intenté un premier procès afin d’obtenir
l’expulsion des habitants du 2 route des Romains. Elle ne l’a
jamais mise à exécution, une telle pub n’étant sans doute pas
souhaitable dans un contexte de campagne électorale.
3. « Ce jugement est resté
lettre morte et l’association Papier Gâchette a refusé d’exécuter
ce jugement » En 2007, l’association Papier Gâchette
n’existait pas. Elle est née en 2009.
4. Paragraphe 6 : Vous
oubliez un épisode : en 2010, la CUS a été déboutée de sa
demande d’expulsion, l’urgence invoquée n’étant pas
justifiée, aux yeux du juge. Le délai de 5 mois a été décrété
par la préfecture, suite à un vice de forme.
6. « Depuis lors cette
association de squatters s’est maintenue dans les lieux 2 route des
Romains au grand dam des riverains et des élus de quartier sans
payer un centime de loyer et en estimant qu’il est du ressort de la
collectivité de payer pour qu’elle puisse squatter »
Nous n’avons jamais pensé qu’il
était du ressort de la collectivité de payer pour que nous
puissions squatter. L’occupation en tant que telle ne cause ni
perte, ni manque à gagner à la collectivité, étant donné que ce
bâtiment était voué à rester vide jusqu’à sa démolition, 7
ans plus tard. En revanche, les frais engagés pour s'assurer que le
bâtiment reste vide sont colossaux.
7. Les nombreux témoignages de voisins
produits lors des procès successifs attestant que notre présence ne
constitue aucun trouble à la vie du quartier ne coïncident pas du
tout avec ce que vous présentez comme un « calvaire ».
8. Enfin, nous sommes d’accord avec
vous sur un point : les loyers sont trop chers, et les citoyens
honnêtes ont la vie de plus en plus difficile. Mais ceux qui leur
rendent la vie si difficile ont tout intérêt à ce qu’ils croient
que c’est à cause des squatters.
vendredi 2 novembre 2012
Retour sur une semaine mouvementée
--> Depuis quelques jours, les commentaires
vont bon train dans les journaux, sur internet, dans la rue, etc.
Nombreux sont ceux qui récupèrent l'événement auquel nous sommes
confrontées pour régler leurs comptes. Depuis le début, nous
refusons de prendre part à la polémique sur le gâchis du Centre de
Tri, car nous savons pertinemment que cette histoire ne nous concerne
qu'indirectement. Nous sommes otages de conflits entre politiciens
qui ne nous touchent pas, tant qu'ils ne remettent pas en cause le
bien fondé de notre activité.
L'expulsion du 2 route des Romains nous
a particulièrement affectées. Aujourd'hui, nous avons une lettre de
Roland Ries qui nous garantit que le relogement de l'atelier sera
mené a bien. Il ne s'agit pas d'une faveur. Alors que nous en étions
au stade de projet, nous avons rencontré de nombreux élus,
techniciens et conseillers municipaux. Nous ne demandions pas de
subvention, simplement un espace où travailler. Nous aurions pu
passer des mois à jouer à ce jeu-là, à enchaîner les rendez-vous
et les réunions jusqu'à ce qu'on s'épuise, comme bon nombre de
projets.
Nous nous sommes alors installées au 2
route des Romains, une occupation sans droit ni titre, certes, mais
qui offrait une réelle solution au manque de répondant des
institutions. Nous y avions trouvé un abri pour développer notre
activité, mais surtout, l'état d'esprit qui animait cette maison
s'accordait parfaitement avec nos désirs de fonctionnement : partage
de savoirs, ouverture, disponibilité.
En 3 ans, nous avons publié 8 livres,
multiplié les interventions avec de nombreux partenaires, et mené
des projets avec plusieurs associations. Le vaste soutien dont nous
avons bénéficié lors de précédentes menaces d'expulsion a sans
doute favorisé le fait que la CUS accepte l'idée de reloger
l'imprimerie. Nous ne voulons pas être une exception. Nous
souhaitons que tous les bâtiments vacants permettent à toutes
sortes d'initiatives d'exister.
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